Le 13 Novembre dernier au World Trade Centre s’est tenu un atelier organisé par l’AFSSI et MEDICALPS sur deux sujets relatifs au développement d’une start-up, à savoir l’autonomie foncière et l’internationalisation.
La première partie de la matinée était dédiée à l’autonomie foncière.
Au sujet de l’autonomie foncière, Corinne Roucard, CEO de SYNAPCELL, a évoqué le choix de recourir à des locaux déjà existants, l’option « construction » présentant la difficulté du financement et du délai. SYNAPCELL a fait le choix d’un montage avec la société ER2i, société d’ingénierie et contractant général, spécialisée dans les environnements et bâtiments de haute technologie. Ce partenariat avec un acteur « non BioTech » a permis d’obtenir rapidement des financements auprès des banques et de démarrer les travaux. En effet, il a été évoqué le caractère « frileux » de certains acteurs bancaires à accompagner des sociétés de biotechnologies dans l’aménagement de locaux spécifiques.
Quant à la société SMARTOX, Rémy Beroud , CEO, a présenté un autre choix : celui de l’achat d’un entrepôt et son aménagement via la constitution d’une SCI (Société Civile Immobilière). Pendant les deux mois de travaux, Rémy Beroud a agi en tant que Maître d’œuvre et a assuré les relations et contrats avec les fournisseurs et prestataires. Il estime que cet investissement en temps sur une courte période lui a permis de faire des économies significatives. De plus, certaines dépenses étant éligibles au CIR (Crédit d’Impôt Recherche), l’investissement propre de SMARTOX a été réduit vis-à-vis de l’assiette initiale.
Les deux dirigeants ont évoqué l’importance d’impliquer les équipes internes tout au long des projets de déménagement / aménagement de locaux, d’anticiper les actions et tâches qui incomberont à la start-up une fois qu’elle aura quitté les locaux universitaires, ainsi que le rapprochement auprès des acteurs institutionnels qui ont un intérêt certain à maintenir et développer les emplois sur un territoire.
La seconde partie de la matinée était dédiée à l’internationalisation aux Etats-Unis.
Jean Viallet , CEO, a témoigné sur le récent déploiement d’INOVOTION sur Boston via l’embauche d’un VIE (Volontariat International en Entreprise) et la création d’une filiale. Ce collaborateur, bilingue anglais/français, a d’abord effectué un stage de 6 mois chez INOVOTION, condition indispensable pour que la personne connaisse l’entreprise, les produits et puisse être autonome aux USA. L’accueil d’un VIE n’est pas si évident que cela aux USA, notamment au sujet de l’hébergement. Voilà pourquoi Jean Viallet s’est appuyé sur Business France et la FACCNE (France-American Chamber of Commerce) pour la recherche de locaux et la mise en relation avec des incubateurs. Jean Viallet a évoqué le fait que la présence du dirigeant de la société est très souvent demandée lors de rendez-vous. Il se déplace à Boston à une fréquence de 15 jours toutes les 5/6 semaines. Il est alors important que la filiale française soit structurée de sorte à être autonome. Chez INOVOTION, cette situation a été anticipée avec une organisation française renforcée par l’arrivée d’un directeur du Business Development.
La société CILCARE a, dès le deux premières années de création, eu comme stratégie de créer une société « à l’américaine », notamment pour les deux raisons suivantes : de nombreux contrats avaient été perdus car non conformes aux « formalités » américaines ; les américains privilégient fortement de travailler avec des sociétés américaines implantées sur place. Célia Belline, CEO, a évoqué la rapidité de l’incorporation de la filiale américaine en une semaine et l’alliance stratégique avec le laboratoire américain, CBSET, spin-off du MIT (non-profit organisation). CBSET n’étant pas dans le domaine de l’audition, l’alliance avec CILCARE lui a permis de développer cette activité. Un investissement de 60K€ a été nécessaire pour le déploiement de CILCARE aux USA. Célia Belline a insisté sur le fait qu’il est indispensable pour la société française d’investir du temps aux USA, entre autres pour assurer la communication avec la structure américaine dans la mesure où cette structure n’est pas adaptée et prête pour le travail à distance. Une des dirigeantes de CILCARE passe en moyenne 200 jours à Boston, et Célia BELLINE se rend sur place une semaine toutes les 6 semaines. Cet investissement en temps rejoint le témoignage de Jean Viallet quant à l’organisation amont de la filiale française.
Les deux dirigeants ont rappelé que les salaires aux Etats-Unis sont près de 3 fois ceux en France et qu’au-delà de Boston, New York est une place montante pour les sociétés de biotechnologies.
Un cocktail a permis de prolonger les échanges très riches, fil conducteur de cette matinée.