Innovation, liberté d’entreprendre, création d’emplois, croissance, compétitivité, concurrence loyale, complémentarité public-privé, bassins régionaux de créativité, … :
S’agit-il des thèmes de campagne d’un candidat à l’élection de la Présidence de la République ? On en a peu entendu parler jusqu’à présent.
Pourtant ce sont les thèmes quotidiens des sociétés membres de l’AFSSI car ce sont les facteurs clés de succès dont a besoin une filière industrielle française aujourd’hui sous-estimée et bridée dans l’expression de sa vigueur.
Il est dans l’air du temps de déplorer la désindustrialisation productive de nos territoires rendue responsable de la paupérisation de notre économie. Faut-il rappeler sans cesse qu’un nouveau produit innovant chargé de recherche et développement et révolutionnant le marché, apportera bien plus à l’économie ?
L’innovation se prépare, se protège, se soutient, s’encourage et se récompense.
Les découvertes requièrent souvent des essais d’une immense complexité, une évolution des règles et des investissements gigantesques. La découverte – c’est-à-dire la mise à jour d’une nouvelle voie de développement de produit ou de procédé – n’est pas l’apanage de seuls « savants ». C’est celui de scientifiques bien formés et dotés de sagacité. Cela tombe bien, nous en avons beaucoup en France. Ils ne sont pas seulement au fond de leurs laboratoires universitaires. mais il y en a aussi beaucoup dans nos PME innovantes. Ils viennent tous à l’origine des mêmes formations et devraient naturellement travailler de concert chacun apportant sa contribution à la création de valeur dans le long et difficile processus de mise sur le marché de nouveaux produits ou services dans les sciences du vivant.
Alors pourquoi la France n’émerge-t-elle pas comme elle le pourrait dans ce domaine ?
C’est qu’il règne dans notre pays une confusion sur les rôles au long de la chaîne qui mène de la découverte au marché entre structures publiques et entreprises privées. Alors que c’est la complémentarité, la coopération, le partenariat qui sont la clé du problème et la solution pour une innovation réussie.
L’Etat a donné des ressources technologiques aux établissements publics– par exemple par le biais du PIA – mais n’en finance pas assez le fonctionnement. Il ainsi créé des conditions difficiles pour les chercheurs du secteur public qui les obligent à courir après des financements de fonctionnement. Il a engendré aussi les conditions d’une distorsion de concurrence entre le secteur public et le secteur privé (ne serait-ce qu’au travers de l’assiette du Crédit d’Impôt Recherche)., Il a créé des structures intermédiaires de type Instituts Carnot, Instituts de Recherche Technologique pour favoriser les échanges entre recherche publique et recherche privée sans pleinement évaluer les effets délétères sur notre filière d’entreprises innovantes.
Et les entreprises privées de Recherche et Développement dans tout cela ?
C’est au travers de la valorisation du rôle majeur des sociétés de Services et d’Innovation que la France préservera sa compétitivité et sa croissance par des priorités à très haute valeur ajoutée. Chacun comprend que l’excellence de la formation scientifique et technique en Science de la Vie en France subit une mutation irréversible. Hier drainée par les centres de recherche de l’industrie, désormais fermés les uns après les autres, le produit de cette excellence réside aujourd’hui au sein de nos entreprises, pour beaucoup PME ou ETI et pour autant peu ou pas connues. Il est temps et essentiel de concentrer les efforts sur cette filière d’entreprises qui peut porter la compétitivité française en le domaine stratégique qu’est la santé de nos compatriotes
Que propose l’AFSSI ?
- Que les laboratoires académiques réalisent leurs objectifs : chercher opiniâtrement à comprendre le fonctionnement du vivant et ses dérèglements.
- Que les financements de l’Etat fluidifient et soutiennent ces efforts, notamment dans les phases de transfert de l’un à l’autre où une intime coopération est souhaitée.
- Que l’état incite aux développements de partenariats privé-public. L’AFSSI plaide inépuisablement pour gommer la notion d’interface statique entre les deux mondes et la remplacer par une coopération enrichie où chaque partenaire fait ce qu’il sait faire le mieux. Aux plateformes académiques, la maîtrise des technologies avancées ; aux opérateurs privés, tout ce qui a trait à rendre concret le produit de ces technologies (prospections, réglementations, sécurité, marchés, production, etc. …).
- Que les opérateurs privés assurent la conduite des étapes qui conduiront au marché. Ainsi des emplois légitimes seront créés. L’AFSSI s’est donné pour mission d’animer notre filière pour permettre à nos entreprises et ses entrepreneurs de mieux se connaitre pour plus collaborer ensemble, mieux se structurer et favoriser l’émergence de PME et ETIs plus performantes et capables de se développer hors de l’hexagone.
Les retombées en seront nombreuses sur les bassins d’activités régionaux riches du tissu d’entreprises aux modèles mixtes « services et développements technologiques » et largement répandu sur tout le territoire. Elles auront un impact fort sur le développement économique et la création d’emplois comme le démontrera bientôt l’étude économétrique de la filière des entreprises française de Services et d’Innovation dans les Sciences de la Vie que l’AFSSI révèlera lors de ses Universités d’Eté 2017 à Marseille les 11 et 12 juillet prochains.
Il sera de la responsabilité du nouveau Président de la République de, très rapidement, prendre des options simples et objectives pour qu’explose le dynamisme de cette filière qui pourra se libérer dès lors que les conditions environnementales le permettront, et ainsi démontrer la véritable capacité de ses entreprises au développement durable.
C’est le vœu le plus cher de l’AFSSI, mais aussi son engagement à susciter des changements essentiels. L’AFSSI entend être un acteur disponible pour travailler avec le nouveau gouvernement et,avec ses entrepreneurs, elle est prête à s’investir pour la bien et la santé de tous.