PAS d’avenir pour l’innovation dans les sciences de la vie en France !
Comment dispositif après dispositif, l’Etat asphyxie nos PME de Service et d’Innovation.
Pourquoi les sociétés de service et d’innovation sont essentielles à l’écosystème des sciences de la vie, et à la ré-industrialisation du secteur de la santé en France ?
Nos PME investissent et innovent pour offrir des interventions toujours meilleures à leurs clients – industrie pharmaceutique ou start’up (de biotechnologie par exemple) – et sont essentielles pour développer des nouvelles thérapeutiques.
Les cycles de développement des produits de santé sont longs et irréguliers. Ils font appel, étape par étape, à des expertises et compétences aussi diverses que pointues, forcement externalisées. L’industrie pharmaceutique attend un travail et des conseils de très haut niveau, par exemple en matière de recevabilité des résultats par les agences qui donnent les autorisations de mise sur le marché.
Ainsi, contrat après contrat, nos entreprises concentrent les connaissances, font de la veille réglementaire et débattent souvent directement avec les autorités des standards de demain.
Dans le cas précis de la recherche clinique, les autorités lors d’inspection d’études soumises pour autorisation de mise sur le marché, voient plus que positivement la garantie de transparence et d’indépendance apportée par les CROs (clinical/contract research organisation) dans leur travail de monitoring/surveillance alors que les sociétés de service clinique académiques ont bien souvent des liens très forts avec les investigateurs, ce qui peut créer des distorsions majeures. En effet, selon les recommandations (bonnes pratiques cliniques, BPC – ICH E6), les rôles d’investigateur et de moniteur/surveillant doivent être confiés à des entités indépendantes.
Les start-ups, quant à elles, profitent d’un très haut niveau d’excellence en s’adressant à un tissu de PME à proximité et dont l’homologie en termes de taille, de culture et d’enjeux rend les collaborations efficientes, plus sûres et plus rapides.
Comment le dispositif des emplois d’avenir met en péril les PME de recherche clinique ?
Le dispositif des emplois d’avenir concerne des jeunes sans diplômes (bac + 0 au maximum) qui ont du mal à trouver du travail. Ils peuvent être embauchés (CDD jusqu’à 3 ans voire 5 ans sous certaines conditions) par des entités publiques ou privées à but non lucratif. Le gouvernement finance leurs salaires (à hauteur de 75% du SMIC) et une grande partie des formations. Dispositif à l’évidence imaginé à l’origine pour de l’emploi dans des secteurs non marchands et non concurrentiels, n’est-ce pas ?
Et bien non ! Les plateformes de service clinique académiques ou hospitalières bénéficient de cette main d’œuvre très largement subventionnée, créent des emplois précaires de longue durée, et offrent des prestations à très bas coût qui viennent tuer la concurrence de nos PMEs qui assument par ailleurs un coût du travail et des contraintes sociales (CDD de 18 mois max) plutôt défavorables par rapport à la concurrence européenne et internationale.
Par ailleurs, comment accepter que –dans un métier très réglementé où les inspecteurs de la FDA ou de l’EMA vérifient scrupuleusement l’adéquation de la formation de chaque intervenant avec le travail réalisé– un poste d’aide à la recherche clinique BAC+0 soit un copier-coller de la fonction de technicien de recherche clinique (TEC, bac +3) pour rentrer dans le dit dispositif ?
Plus d’info et pétition sur http://www.petitions24.net/suppression_de_aide_de_recherche_clinique_h1206
Quid du dispositif des investissements d’avenir ?
Une fois encore, le dispositif des investissements d’avenir a été fléché vers des établissements publics (Hopitaux, CHU, Unités de recherche académique) non pas pour faire de la recherche (dont tous nous avons besoin) mais pour créer des plateformes publiques de services faisant bénéficier leurs clients d’une assiette du CIR multipliée par 2, avec des coûts d’investissement et de main d’œuvre moindres.
L’Etat subventionne ainsi 2 fois (chez le fournisseur et chez le client) des prestations de services concurrentes de celles de nos entreprises.
Et le résultat est bien maigre ! Bien souvent les grandes entreprises pharmaceutiques rechignent à faire travailler ces entités publiques – manque de rapidité et de qualité – et sous-traitent à l’étranger, là ou elles trouvent un tissus de PME et d’ETI qui ont pu grossir et se renforcer dans des environnements concurrentiels plus sains !
Ainsi, ces différents dispositifs sont détournés de leur idée originelle (développer l’emploi des jeunes non qualifiés, maintenir une recherche publique à la pointe) pour venir casser des marchés concurrentiels et nous projettent dans une spirale anti-compétitive au niveau international. Ils peuvent donner l’illusion de créer de l’emploi temporairement mais ils obèrent à terme notre capacité à construire un écosystème de l’innovation dans les sciences de la vie.